Votre pouvoir d'achat

C’est Laure qui l’a dit!

Avec toutes les recherches qu’elle a faites sur le terrain depuis des années, Laure Waridel aurait toutes les raisons de monde (il me semble) d’être en colère et déprimée. Mais cette femme montre un visage absolument éclaboussant d’optimisme. Comment elle fait?

Laure Waridel  -  Photo: Yves BarrièreSon sourire contagieux constitue pour moi une source intarissable où je vais puiser beaucoup d’énergie positive. La démarche de cette femme et tout ce qu’elle communique m’inspire depuis des années à devenir une meilleure citoyenne-consommatrice, plus intelligente.

Suis-je une consommatrice parfaite? Au secours! Non! Par contre, j’essaie d’être consciente de ce que j’achète et de ce que je porte. Car je suis à 150% d’accord avec notre Laure nationale préférée : notre pouvoir d’achat (ou de non achat!) est l’un de nos plus grands pouvoirs d’influence dans cette société. Puisqu’acheter c’est voter, j’ajouterais aussi à ça, «  porter, c’est afficher son vote ». Yikes! Que portez-vous aujourd’hui? Le savez-vous?

Ok, je me mouille!

Au moment où j’écris ces lignes, je porte un jean « Buffalo » de David Bitton. C’est mon jeans préféré. En faisant une recherche au sujet de David Bitton, j’ai trouvé que c’est une compagnie canadienne, qui a vu le jour à Montréal en 1985. La marque David Bitton est maintenant l’une des marques de jeans les plus prestigieuse à l’international, ayant été parrainée par Brad Pitt (ouuuh!) et Christina Aguilera (aaah!) entre autres. Plusieurs de leurs modèles sont fabriqués à partir de toile japonaise et souvent peinte à la main ou décorée de bijoux. Les modèles hauts de gamme sont disponibles en quantité limitée, numérotés et vendus à prix très fort. Bref, cette marque, c’est pas d’la chnoutte.

Mon jean préféré - C'est un Buffalo de David Bitton

Mais malgré mes recherches, je n’ai pas réussi à trouver la position de David Bitton en rapport au développement durable. J’ai envoyé un courriel à la compagnie pour la connaître, j’attends toujours une réponse. J’aimerais savoir si ces jeans sont fabriqués à partir de coton biologique ou si le coton est cultivé avec une forte quantité de pesticides comme dans la grande majorité des cas pour la fabrication des jeans. Je n’ai pas trouvé si les teintures utilisées sont naturelles et respectueuses de l’environnement ou si elles sont à base de produits chimiques polluants, comme dans la grande majorité des cas… Je n’ai pas pu savoir non plus si les conditions des travailleuses (car ce sont habituellement des femmes) qui fabriquent ces jeans sont acceptables ou non. Si un lecteur parmi vous connais les réponses à ces questions, je serais très curieuse de les connaître.


Jeunes femmes travaillant dans une usine clandestine à Tehuacán - Photo: Jo Tuckman

Chèque en blanc

Autrement dit, si j’avais été acheter ces pantalons dans une boutique régulière, c’est-à-dire en encourageant directement les pratiques commerciales de cette compagnie peu importe ce qu’elles sont, je ne saurais pas quelles valeurs j’affiche sur moi aujourd’hui… (À part que je porte la même marque de jeans que Brad et Christina, ouuuh, aaaaah.)

Porter le vêtement d’un fabriquant dont je ne connais pas le positionnement en rapport aux enjeux du développement durable, c’est un peu comme voter pour un candidat parce qu’on le trouve cute, sans connaître son programme. Et en plus, on porte le T-shirt avec sa face dessus. Ouille… Étant donné ce que je sais maintenant au sujet du monde merveilleux du textile, ne pas savoir le coût social et environnemental de ce que j’achète, ça me turlupine. Vous aimez ça vous, signer des chèques en blanc?

L’achat seconde main : Un chausson avec ça?

Mais heureusement, je SAIS pour quelles valeurs j’ai voté, même avec ce jean-là. Comment je fais? L’astuce ici, c’est d’avoir acheté ce morceau à la succursale Fripe-Prix Renaissance de mon quartier, mon lieu de shopping de prédilection depuis que j’habite à Verdun. Je donne ainsi une deuxième vie à un vêtement dont quelqu’un ne voulait plus, plutôt que de consommer un produit neuf, et j’encourage ainsi une organisation d’économie sociale qui donne de la formationà des gens qui ont de la difficulté à intégrer le marché du travail.

La cerise sur le sunday? J’ai payé mon « Buffalo » en parfait état 8$ au lieu de quoi, 80$, 160$? Le jean me va à ravir, j’ai épargné la planète, j’ai encouragé des gens qui font du bien à d’autres gens, et j’ai pris soin de mon minuscule portefeuille. Un chausson avec ça?

Avez-vous envie de me pitcher une roche?

Eh oui, je promène fièrement mon petit popotin en profitant du fait que quelqu’un d’autre que moi a encouragé la compagnie David Bitton. Sans savoir si cette compagnie elle est vraiment gentille avec la planète et les humains. Trouvez-vous ça hypocrite? Suis-je une profiteuse? Jusqu’où doit aller la vertue?

Question à choix multiple: puisque ce jean David Bitton existe, il est mieux:

    a) sur moi
    b) sur une fille qui veut VRAIMENT ressembler à Christina Aguilerra
    c) dans un site d’enfouissement

Vous pouvez répondre en bas de la page, il y a un formulaire pour y déposer vos commentaires (ou y pitcher des roches)…

J’aime trop ça! Allez hop! Je me mouille, chapitre deux!

Au moment où j’écris ces lignes, avec mon jean Buffalo, je porte une tunique de la griffe québécoise Kollontaï, achetée à l’Agence Ka sur Fabre, au coin sud ouest de Mont-Royal. Les vêtements Kollontaï sont fabriqués dans un atelier de design ici au Québec, comme tous les vêtements des griffes qu’on trouve chez « Ka » par ailleurs.
Ma tunique Kollontaï
Le fait que cette tunique aie été créée, assemblée et vendue ici m’assure que :

    1) aucun enfant du Bangladesh n’a été exploité à 15 cennes de l’heure pour coudre ma tunique
    2) comparé aux vêtements fabriqués en Asie, une quantité minime de gaz à effet de serre a été émise pour son transport de l’atelier jusque chez moi, et
    3) j’ai encouragé l’industrie locale de la mode québécoise: les designers Gabrielle Tousignant et Édith Gagné et leur petite équipe, ainsi que Katia Dion, la propriétaire de chez « Ka » et sa petite équipe également.

En achetant à l’Agence Ka, j’aide aussi indirectement tous les autres designers d’ici qui sont représentés par cette boutique, en encourageant ce lieu sympathique où ils sont mis en valeur.

De plus, j’ai acheté un vêtement de qualité, cousu avec soin, que je pourrai porter très longtemps car son style est en dehors de la mode.

Mon truc pour pouvoir me le payer? J’achète mes jeans seconde main chez Fripe-Prix Renaissance!

Et vous? Que portez-vous aujourd’hui?

m l’abeille

38 commentaires pour Pouvoir d’achat

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